Un souffle contemporain pour le Louvre Saint-Honoré
Qui se souvient du Louvre des Antiquaires, face au musée du Louvre, un lieu un peu « grisonnant » et déserté ? Aujourd’hui, cet îlot long de 150 m et large de 50 m qui ouvre, entre autres, sur la place du Palais-Royal, au cœur de Paris, entre dans une nouvelle ère. C’est sa quatrième vie. En effet, construit en 1855, Le Louvre Saint-Honoré abrite le Grand Hôtel du Louvre. À la fin du XIXe siècle il devient les Grands Magasins du Louvre et dans les années 1970, il se transforme en Louvre des antiquaires. Sous l’impulsion de de Colonial-SFL, sa mue durera 10 ans pour se transformer en un immeuble mixte de 45 000 m2 abritant en son socle la Fondation Cartier pour l’art contemporain qui se déploie sur 20 000 m2, du niveau -1 au niveau +1 et, au-dessus, 25 000 m2 de bureaux entièrement repensés et organisés sur 5 niveaux. « Préserver l’âme patrimoniale de ce bâtiment tout en lui offrant un souffle contemporain a été le fil conducteur des équipes », souligne Aude Grant, directeur général de Colonial-SFL.
Et quel souffle contemporain ! L’architecture du Louvre Saint-Honoré porte en son cœur la marque de l’architecte Jean Nouvel. Les Ateliers Jean Nouvel (AJN) ont imaginé pour la Fondation Cartier un geste spectaculaire : une nef monumentale de 120 m de long, 16 m de haut et 20 m de large accueillant cinq plates-formes mobiles (une première à cette échelle). Celles-ci fonctionnent avec un système de poulies et de câbles et peuvent être placées sur 11 positions verticales différentes. D’une surface chacune de 250 à 350 m2, ces plates-formes rivalisent par leur taille avec celle… des porte-avions ! Ce dispositif permet de créer une combinaison inattendue de volumes, de vides et d’espaces plaçant l’architecture au cœur de la programmation du lieu. Entièrement ouvert sur la ville grâce à de grandes baies vitrées et offrant un contraste saisissant entre le passé et l’avenir, ce projet ouvre la voie à un renouvellement profond des possibilités scénographiques des futures expositions. La fondation, propose également un restaurant à l’angle des rues de Marengo et Rivoli, un petit café ainsi qu’un auditorium indépendant de 110 places assises et une librairie. « La fondation cohabite avec d’autres usages, ce qui est très inhabituel pour une institution culturelle. Ce lieu s’inscrit dans une dynamique urbaine », indique Béatrice Grenier, directrice des projets stratégiques et internationaux de la Fondation Cartier.
Aux étages supérieurs, SFL a repensé les bureaux et leurs circulations de manière à les adapter aux nouveaux usages. Les différents niveaux déploient des plateaux de 5 000 m2 aménagés aux dernières normes environnementales par l’architecte Jérémie Moller. Les halls d’accueil sont signés par les Ateliers Jean Nouvel pour apporter une cohésion architecturale au bâtiment dans son entier. L’ensemble tertiaire comprend également un pôle de services haut de gamme intégrant un espace de restauration, des salles de réunion mutualisées, un café convivial et bientôt un parking à vélos. Les espaces de convivialité ont été imaginés par Ana Moussinet de manière à renforcer l’expérience utilisateur au quotidien. « Il s’agit de développer un patrimoine avec la volonté de créer un dynamisme à l’intérieur avec des usages et services à jour préfigurant le futur », conclut Aude Grant.
